L'Opéra fête son siècle

Un peu d'histoire… 

Le 28 janvier 1685, Pierre Gautier dit Gautier de Marseille, compositeur et directeur d'opéra français, crée le premier opéra de province, dans la salle du jeu de paume de la rue du Pavillon à Marseille. Au programme, sa première composition, « Le Triomphe de la Paix », opéra en trois actes précédés d’un prologue. La cité phocéenne est la première ville de province à obtenir le privilège de posséder un Opéra, du vivant même de Lully, alors surintendant de la Musique du Roi.

Le 14 juillet 1786 est posée la première pierre du Grand Théâtre de Marseille. Après plus d’un an de travaux, le bâtiment est inauguré le 31 octobre 1787 en présence du gouverneur de Provence, le maréchal-prince de Beauvau. Marseille devient alors la seconde ville de France après Bordeaux à posséder son propre Opéra.

Le 13 novembre 1919, un incendie ravage entièrement le Grand Théâtre, n’épargnant que les structures extérieures : les murs, la colonnade et le péristyle. La reconstruction de l'édifice initiée par la municipalité est lancée en 1920, sous la direction de l'architecte départemental Gaston Castel, avec un collectif d’architectes et d’artistes qui réalisent la plus importante salle d’architecture typiquement « Art déco » existant en France. La nouvelle salle de spectacle est inaugurée, le 3 décembre 1924, par le docteur Siméon Flaissières, sénateurmaire de l'époque, avec au programme Sigurd d'Ernest Reyer.

L’Opéra de Marseille est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 13 février 1997.

« Quand le sinistre éclata la plus grande partie du personnel du théâtre avait, fort heureusement, quitté la salle, après la répétition de L’Africaine, qui avait eu lieu dans l’après-midi. Il ne restait dans les locaux de l’Opéra que le pompier de service, qui s’apprêtait à se retirer, l’électricien et M. Pesce, concierge du Théâtre. »
Le Petit Provençal — 14 novembre 1919

« On sait que pour cette soirée inaugurale, l’Opéra, selon le voeu de la municipalité, s’ouvrait d’abord aux citoyens, — accompagnés d’un membre de leur famille, — que favorisa un tirage au sort effectué d’après les numéros de classement des listes électorales. À ce premier grand groupement de spectateurs réparti aux diverses places du théâtre s’ajoutaient les nombreux ouvriers du Consortium qui avaient participé, dans leurs professions respectives, à l’érection de l’édifice. »
Le Petit Marseillais — 4 décembre 1924
 

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