Les métiers de l'Opéra
Pôle d’emploi naturel des métiers du Théâtre, l’Opéra joue également un rôle de formation et contribue à la survie de nombreux métiers d’art. Cette entreprise de plus de 300 personnes peut se diviser en plusieurs parties :
L’Orchestre jusqu’à 90 musiciens, le Chœur 40 artistes environ, avec leurs encadrements et les Pianistes Chefs de chant.
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Un atelier de décors (hors les murs de l’Opéra) avec ses corps de métiers spécifiques : menuisiers, peintres, entoileurs, sculpteurs, ferronniers, une vingtaine de personnes.
La naissance d’un décor d’opéra : étapes de la construction d’un rêve …
La création d’un décor d’opéra est le fruit d’un complexe processus de maturation qui commence avec la programmation initiale (choix de l’œuvre lyrique), et se déroule par étapes jusqu’au lever de rideau final.
La phase de conception : rencontre des imaginaires et des savoirs
Les principaux acteurs de cette phase de conception sont le metteur en scène, désigné par le directeur artistique en fonction de l’opéra à représenter, et le scénographe, choisi conjointement par le directeur artistique et le metteur en scène, ce dernier pouvant dans certains cas être également scénographe.
Le metteur en scène, au regard de l’œuvre, pense le décor dans sa relation avec la mise en scène et en précise les impératifs.
Le scénographe imagine alors des passages de portes, des passerelles, des niveaux, des machineries, répondant à ce desiderata et intègre la dimension esthétique de l’œuvre.
Lorsque l’harmonie entre structure imaginée et mise en scène est trouvée, le scénographe réalise une maquette en volume (aux proportions), des plans de construction (épures d’architecture) et des maquettes complémentaires du détail des peintures (colorées en fonction des futurs jeux de lumières).
Il remet alors ces éléments au chef décorateur de l’atelier des décors avec lequel le metteur en scène et lui-même ont parfois eu des réunions préparatoires, visant à permettre une convergence de points de vue et optimiser l’imprégnation de l’œuvre future.
A l’atelier, le chef décorateur convoque les différents responsables des « corps d’état » qui le composent : le premier peintre décorateur, le responsable menuisier constructeur, le ferronnier d’art, ainsi que le chef machiniste.
Tous étudient ensemble les modalités de réalisation du décor grandeur nature.
Les stratégies de mise en œuvre sont extrêmement complexes puisqu’elles doivent non seulement permettre un changement considérable d’échelle par rapport aux documents d’exécution (certains décors font 8 mètres de haut), mais également intégrer une problématique spatiale à plusieurs niveaux (espace visuel des spectateurs – espace scénique des artistes – espace fonctionnel du déplacement des décors) et respecter les impératifs techniques et de machineries :
• délais de livraison (lié au lever de rideau)
• délais d’installation durant les représentations – changements à vue – en précipité – pendant les entractes (conditionnés par la musique et le livret : actes – tableaux…)
• contraintes de manipulation : distribution des décors dans les cintres – les lointains – les dégagements des côtés (cour et jardin) – les dessous.
• normes de dimension pour le transport (nécessité de morceler certaines pièces).
Lorsque tous ces paramètres sont pris en compte, le chef des décors réalise un devis descriptif et un devis estimatif des travaux puis soumet ce dernier au directeur artistique, à l’administrateur général et au directeur de production.
Dès que le quitus est obtenu, les travaux peuvent commencer.
La réalisation artistique s’appuie alors sur le travail documentaire effectué par le chef des décors qui supervise également les différents niveaux d’exécution où chacun doit s’impliquer pleinement.
Chaque réalisation de décor est une aventure dans laquelle les ouvriers décorateurs s’investissent en cherchant des solutions aux problèmes toujours nouveaux de structures, de formes, de matière, de couleur.
Aux acquis de l’expérience, doivent s’ajouter d’ingénieuses innovations.
La dimension imaginaire et matérielle de la création d’un décor d’opéra exige donc une inventivité et une ingéniosité sans limites liées à une connaissance parfaite des contraintes et à un pragmatisme absolu.
Si, pour le spectateur, le décor apparaît comme lieu éphémère d’illusions, de lueurs, de fantasmagories, il est, pour les auteurs, la nécessaire alliance des délires construits et des rigueurs insoupçonnables.
Un atelier de couture au 6ème étage de l’Opéra avec ses tailleurs, ses modélistes, ses coupeurs, ses couturiers, ses modistes (qui réalisent toutes les coiffes) ; associés à l’atelier : le service habillement chargé de l'habillage des artistes, de l'entretien et du stockage des milliers de costumes de l’Opéra et les ervices perruques et maquillage.
Pour chaque spectacle à l’Opéra, avant la rencontre avec le public il est une représentation importante :
« La couturière », première répétition en costumes.
La Couturière
Les Chefs d'Atelier assistent à la répétition dans la salle à côté du metteur en scène et du créateur costumes, suivent avec attention l’évolution dans le décor, des costumes maintenant portés par les artistes.
C’est le moment de voir si la couleur du tissu teint dans l’atelier, s’accorde bien avec les éléments de décor, si la chanteuse ne souffre pas dans son corset, si la cape ne gêne pas l’évolution de l’artiste, si l’ornementation apparaît bien dans la distance de la scène au public, si la chaussure n’est pas trop glissante sur la matière du sol …
En amont, metteur en scène et décorateur expriment aux artisans de l’atelier, leurs recommandations quant à l’efficacité esthétique et fonctionnelle de la fabrication.
De la maquette au mannequin couture de l’atelier, de l’artiste statique dans le salon d’essayage au personnage en mouvement, le costume a été progressivement construit, transformé, créé en somme, par une équipe qui constitue « l’Atelier de Couture de l’Opéra de Marseille ».
Créé en 1962 et situé au 6ème étage du Théâtre, l’Atelier de Couture a pour mission première, la réalisation de nouveaux costumes à partir des maquettes proposées.
En effet, le créateur de costumes (le plus souvent extérieur à l’Opéra) dessine pour chaque costume une maquette qui est soumise lors d’un premier entretien aux Chefs d’Atelier. Là sont déterminés, outre les lignes générales de la création, le choix des tissus, puis après un échantillonnage, l’achat est réalisé à partir d’un budget alloué pour la production. Afin de cerner au mieux les demandes du décorateur, les tissus peuvent être teints sur place.
C’est la réalisation des patrons des modèles pour chaque costume, aux mensurations des artistes, puis la coupe, l’assemblage, le montage, les essayages et enfin les finitions, la décoration, la patine, la réalisation des petits accessoires de costumes : baudriers, masques, bijoux, sans oublier les coiffes…
Ainsi on peut voir qu’à partir du trait de crayon initial, tout est réalisé dans cet atelier.
Le personnel, outre la pratique d’un travail de couture de grande qualité, doit posséder un sens artistique et connaître l'histoire de l'Art du costume. Une grande disponibilité est également nécessaire, un opéra est un spectacle vivant.
Outre les créations, l’atelier de couture doit également procéder aux retouches des productions invitées et réactualiser les productions réformées
Mais la vie des costumes ne s’arrête pas à la répétition générale. Ils sont alors pris en charge par le service habillement. Ils sont confiés aux habilleuses qui avant, pendant, et après chaque représentation vont en assurer la maintenance.
A la fin des représentations, ils sont nettoyés et inventoriés. Ces costumes seront stockés dans notre entrepôt avec des milliers d'autres qui constituent la réserve de l’Opéra, en attendant d'aller jouer dans un autre lieu.
Direction Technique, Régie Plateau, Machinerie, Électriciens, Accessoiristes, Techniciens du son représentant plusieurs dizaines de personnes.
Direction de Production, Régie Générale, Communication Presse Edition, Comptabilité, Service du Personnel, Régie Comptable, Location, Personnel de Salle, Accueil, Entretien.
En plus d’un long travail préparatoire (pour les nouvelles productions certains corps de métiers sont à l’œuvre plusieurs mois avant le début du spectacle), le personnel de l’Opéra compte aussi ses fantômes. Ils sont plus de cent, selon les productions à hanter les coulisses de l’Opéra, pendant les représentations ! Ils ne doivent pas être vus, mais sont indispensables au bon déroulement de chaque spectacle.
Les éclairagistes :
L’équipe des électriciens ou luminaristes ou encore éclairagistes de l’Opéra. Rythmés par la partition, « Nous suivons les consignes du metteur en scène, qui a établi un « plan de lumière ». C’est-à-dire qu’il a relevé tous les éclairages prévus pour la totalité du spectacle, installés au niveau des échelles, cintres, ponts lumières, herses. » (Extrait de l’article du Provençal du 28/06/91, Les vrais fantômes de l’Opéra).
Les accessoiristes :
Pichets de vin, table, chaise, bouquet de fleurs, mais aussi hallebardes, cuirasses, candélabres… on trouve de tout au magasin des accessoiristes, qui gèrent également certains effets spéciaux.
"Il nous arrive aussi de donner aux spectateurs l’illusion de la neige qui tombe sur la scène, avec une fine pluie de confettis éclairée avec des lumières spéciales" (Extrait de l’article du Provençal du 28/06/91, Les vrais fantômes de l’Opéra).
Les machinistes :
Le plateau est leur domaine, montage et démontage des décors, changements d’un paysage de ville de bord de mer en un tribunal élaboré, c’est un record que réalise l’équipe à chaque opéra, parfois à vue des spectateurs, déguisés en figurants !
"Les machinistes cintriers travaillent par équipe de deux, l’un côté cour (sur sa gauche quand on est face aux spectateurs), l’autre en face, côté jardin. Leurs interventions sont minutées et coordonnées par le régisseur, qui, la partition sous les yeux, joue pour les machinistes et les éclairagistes, le rôle du chef d’orchestre pour les musiciens et les choristes. Une scène s’achève, un changement de décor est prévu (changement à vue), le régisseur donne le signal par interphone". Extrait d’un article du Journal des Municipaux n° 21, septembre 1990).
Les habilleuses :
Très proches des artistes, leur rôle est de les comprendre, les aider, pénétrer leur caractère et les assister avant leur entrée en scène et pour tout changement de costume en cours de spectacle.
"Pour chaque représentation, le chef costumier fait déposer dans la loge de l’artiste le costume et les accessoires nécessaires. Après vérification, l’habilleuse est chargée d’aider le soliste à passer son habit. Certaines pièces sont parfois très lourdes (…) L’artiste est un être exceptionnel. Il a donc droit à ses petites manies ou principes. Nous devons les respecter. Pour l’un ce sera le piano dans la loge, pour l’autre, un lacet trop serré. Les habilleuses sont toujours à disposition".Extrait de l’article du Provençal du 28/06/91, Les vrais fantômes de l’Opéra.
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